L’agriculture reste l’activité principale d’une large part de l’humanité. Pour vivre, près de 2,6 milliards de personnes dépendent de l’agriculture, de la pêche, de la forêt ou de la chasse. Les actifs agricoles représentent près de 45 % de la population active mondiale. Les chiffres recouvrent cependant de très grandes disparités de conditions de production. L’Afrique ne possède ainsi que 2 % du parc mondial de tracteurs alors qu’elle abrite 15 % de la population active agricole mondiale.
La FAO (Food and Agriculture Organization) estime que les 70 % des 842 millions de personnes qui souffrent de la faim vivent dans des zones rurales et tirent l’essentiel de leurs moyens d’existence de l’agriculture et du développement rural. La plus grande partie de victimes de la faim se trouve en Asie (215 millions en Inde et 135 millions en Chine) et en Afrique subsaharienne (198 millions). Si la faim a fréquemment des causes humaines, le séisme qui est intervenu au large de Sumatra le 26 décembre 2004 et qui a endeuillé les populations riveraines de l’océan indien (240.000 morts) n’est pas sans impact sur la sécurité alimentaire à moyen terme dans ces régions. L’invasion de criquets pèlerins durant l’hiver 2004 a occasionné un déficit inimaginable sur les récoltes comme cela s’est vérifié au Niger en 2005.
La FAO constate cependant que les pays qui ont un taux de croissance agricole meilleure que la moyenne arrivent à limiter, voire à réduire le nombre de personnes sous alimentées. Entre 1995 - 1997 et 2000 - 2002, l’Afrique subsaharienne a opéré un virage net : le taux de croissance de nombre de personnes sous alimentées a ralenti. Il est passé de 5 millions à 1 million par an. La FAO souligne l’importance de la sauvegarde du potentiel et de la diversité de la nature pour la sécurité alimentaire.
A l’heure de la mondialisation où les pays occidentaux élaborent et mettent en place une politique agricole commune (PAC) ainsi que des stratégies permettant d’améliorer la production agricole, la qualité de la vie et par ricochet protéger l’environnement, la plupart des pays du Tiers-monde (africains et le reste du monde) n’ont cependant pas encore réussi à concevoir et à mettre en pratique les mécanismes permettant une agriculture et un élevage modernes, gage d’une sécurisation alimentaire de leurs populations. Par conséquent, ces pays sous-développés dépensent énormément de devises qu’ils devraient consacrer à la réhabilitation de leurs infrastructures de base (écoles, hôpitaux, etc.) pour l’importation de céréales (maïs, riz, blé, etc.) et d’autres produits alimentaires de première nécessité. Et lorsqu’on sait qu’au 1er janvier 2005, la tonne de céréales se vendait à 180 € et qu’un an plutard, la même tonne est passée à 545 €, on peut s’imaginer comment ces pays africains en particulier et du Tiers-monde en général pourront payer une telle facture !
Le déficit alimentaire africain est lié à plusieurs facteurs notamment l’inadaptation de politiques agricoles cohérentes, le changement brusque de gouvernement dans certains pays (coup d’Etat), l’inexistence d’aides efficaces aux paysans (agriculteurs), le manque de sécurisation de l’agriculture qui reste tout de moins archaïque jusqu’au 21ème siècle, le manque de soutien financiers de la part de l’Etat aux agriculteurs, le changement climatique (sécheresse et inondations dans certaines régions), l’Exode rurale massif et une contribution timide de l’OMC à la croissance du commerce des pays du Tiers-monde.
Nous ne pouvons pas non plus oublier l’esclavage dont a souffert l’Afrique au cours de siècles derniers pour comprendre le retard de son développement agricole et socio-culturel.
Malgré l’assistance financière de l’Union Européenne à certains pays africains, le secteur agricole connaît toujours d’énormes difficultés compte tenu que les aides allouées sont insuffisantes par rapport aux coûts de projets à réaliser. Il est intéressant de noter que la répartition de ces aides est décidée selon des critères définis par des fonctionnaires de l’Union Européenne qui n’appréhendent pas parfois les réalités de terrains. Il y a également le facteur gestion peu scrupuleuse des ONG locales qui bénéficient de ces aides.
Avec 38,5 milliards d’euros en 2004, la France conserve le rang de second exportateur mondial de produits agricoles et alimentaires derrière les Etats-Unis d’Amérique (79 milliards de dollars) mais devant le Canada et le Brésil. Elle reste le premier pays exportateur de l’Union Européenne avec 18 % des exportations extra communautaires ce qui fait d’elle le pays européen où la main-d’œuvre agricole est la plus développée. Les exploitations agricoles y représentent notamment près de 1 million d’emplois. Une proportion stable des exploitants concilie travail agricole et activité à l’extérieur. Ce secteur élargi à la pêche et à la forêt représente 2,400 millions d’emplois. On dénombre un chiffre de 380 000 exploitations agricoles tandis que la population active agricole forme un total de 885 000 personnes. La surface agricole utilisée (SAU) est de 33 millions d’hectares, soit 60 % du territoire métropolitain. La production céréalière est de l’ordre de 66 millions de tonnes (le blé tendre et le maïs en grain) tandis que pour le vin, elle de l’ordre de 54 millions d’hectolitres. Quant à la production laitière, la France produit 23 millions de litres et 5,5 millions de tonnes de graines oléagineuses. Les bois et les forêts occupent 16 millions d’hectares sur le territoire national.
Les échanges au sein du continent asiatique, second pôle de commerce régional, connaissent eux aussi une croissance supérieure à 16 % pour atteindre 84 milliards de dollars. La progression la plus forte est enregistrée pour les flux commerciaux entre l’Amérique latine et l’Europe (+18 %).
Au vu d’un tel constat, nous pouvons conclure que l’agriculture, l’élevage et la pêche sont des secteurs générateurs d’emplois et des revenus. L’industrialisation du continent africain a pris du retard ce qui fait que le taux de chômage a atteint de proportions inquiétantes. En mécanisant l’agriculture, on gagnerait en donnant et du travail à la jeunesse en particulier et de la nourriture à la population en général.
La plupart de pays du Tiers-monde sont à la traîne. Si d’ici 2020 aucune sérieuse piste de solutions n’est dégagée afin que les pays du Tiers-monde emboîtent le pas, l’humanité va au-devant de sérieuses difficultés. La disette qui s’en suivra risque de provoquer une immigration massive et incontrôlée que l’Occident ne saura gérer. La recrudescence de pandémies liées à la malnutrition est également à craindre. Une augmentation rapide de la pollution de l'air et de l'eau, de la dégradation des sols, de la fréquence des sécheresses et des pertes d'espèces sauvages animales et végétales, c'est le scénario dans lequel l'Afrique se trouvera bientôt plongée si on ne lui donne pas dans les plus brefs délais la possibilité de se développer d'une façon respectueuse de l'environnement, indique un rapport publié par le programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Les pays d'Afrique ont, au cours des trois dernières décennies, souffert de divers problèmes (croissance démographique, guerres, haut niveau d'endettement national, catastrophes naturelles et maladies) qui, tous ont laissé leur trace sur les habitants et le riche environnement naturel du continent. Par ailleurs, de nouvelles menaces, telles que le changement climatique, la propagation incontrôlée d'espèces exotiques, l'expansion anarchique des villes, les pandémies et la pollution occasionnée par les voitures et l'industrie, risquent dans les trente années qui viennent, d'aggraver la pauvreté, la détérioration de l'environnement et l'état de santé de la population.
Face à cette situation, de nombreux pays d'Afrique s'efforcent actuellement, au moyen d'initiatives telles que le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), d'éliminer certaines des causes profondes de ce déclin écologique. Un effort beaucoup plus important de la part de tous les pays, qu'ils fassent ou non partie de la région, est nécessaire pour mettre le continent sur une trajectoire économiquement favorable et écologiquement viable. Il faudrait par exemple, réduire encore plus le fardeau de la dette, renforcer l'aide financière, responsabiliser les communautés locales, faire appliquer les accords sur l'environnement, introduire des technologies vertes non polluantes et accorder aux produits africains un accès équitable aux marchés internationaux. En l'absence de telles mesures, l'Afrique a peu de chances de se développer d'une manière qui profite à ses habitants, à ses paysages, à sa vie sauvage et, finalement, à la planète.
Les pays africains dépendent fortement de l'agriculture pluviale. Or, les données météorologiques rassemblées depuis 1900 montrent, à partir de 1968, une baisse constante de la pluviosité due à la pollution atmosphérique. On dispose également de preuves indiquant une augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles, en particulier les sécheresses qui affectent le Sahel. Les sécheresses et les inondations provoquent souvent un accroissement de la pression foncière dans certaines régions vulnérables, une migration de la population humaine et animale, une intensification de l'érosion des sols et un envasement des cours d'eau, barrages et eaux côtières. Elles peuvent aussi avoir de sévères répercussions économiques. Ainsi, les pluies record enregistrées en Ouganda en 1997 ont entraîné la destruction de 40 % des 9 600 km de routes d'accès que totalise le réseau de ce pays. La sécheresse qui a sévi aux Seychelles au cours de l'été 1997-1998 a conduit à la fermeture de la Seychelles Breweries et de l'Indian Ocean Tuna Company.
La quantité de dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre, émise par le continent se chiffre à 223 millions de tonnes par an, soit huit fois plus qu'en 1950. Sa production reste toutefois inférieure à celle d'un pays développé, tel que l'Allemagne ou le Japon. L'Afrique du Sud compte pour 42 % des émissions et le Nigeria et l'Algérie pour 35,5 %. Bien qu'elle ne participe que très peu aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, l'Afrique se révèle extrêmement vulnérable aux effets du réchauffement de la planète en raison de sa dépendance envers l'agriculture et de l'absence de ressources financières permettant de compenser les pertes ainsi occasionnées.
Le golfe de Guinée, le Sénégal, l'Égypte, la Gambie, la côte orientale de l'Afrique et les îles de la partie occidentale de l'Océan Indien sont particulièrement exposés aux élévations du niveau de la mer. Une hausse de 1 m suffirait pour inonder des parties étendues du delta du Nil, causer d'importants dégâts à la ville d'Alexandrie et submerger 70 % des Seychelles.
Par ailleurs, on assistera, au cours des prochaines décennies, à l'extinction d'un nombre considérable d'espèces animales et végétales, ce qui se répercutera sur les moyens d'existence des paysans et sur le tourisme. En effet, une baisse de 5 % de la pluviosité peut, selon le rapport, mettre en danger les bubales, les gnous et les zèbres du parc Kruger (Afrique du Sud), du delta de l'Okavango (Botswana) et du parc national de Hwange (Zimbabwe). Dans certaines régions d'Afrique australe, les récoltes afficheront un déclin pouvant aller jusqu'à 20 %. Enfin, il faut s'attendre à ce que les moustiques vecteurs de paludisme se propagent jusqu'en Namibie et en Afrique du Sud. Cinquante-deux pays africains ont maintenant signé la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et 16 d'entre eux ont élaboré des plans d'action visant à améliorer la productivité des terres, la réhabilitation des sols et la gestion rationnelle des ressources en eau.
Des systèmes d'alerte permettant de détecter les périodes de pluie et de sécheresse sont maintenant installés dans toutes les régions du continent. Les pays d'Afrique peuvent, de surcroît, tirer des avantages économiques et sociaux des mécanismes prévus dans le Protocole de Kyoto, qui est l'instrument légal de lutte contre les changements climatiques en fournissant des sources d'énergie plus écologiques et des incitations financières pour encourager la plantation d'arbres qui absorbent le dioxyde de carbone. L'Afrique possède le taux d'urbanisation le plus élevé du monde. C'est l'une des principales causes de l'accroissement de la pollution, avec les politiques fiscales qui encouragent l'utilisation de carburants " sales ", le brusque accroissement des importations de voitures d'occasion souvent vétustes, et le manque d'efficacité des processus de fabrication industrielle.
Le parc des véhicules à moteur, qui comporte un nombre important de vieilles voitures, a quasiment doublé au cours des 10 ou 15 dernières années. En Ouganda, il a quadruplé depuis 1971. Les vieilles voitures émettent jusqu'à 20 fois plus de polluants que les voitures plus récentes.
Au Sénégal, le traitement des affections liées à la pollution causée par les véhicules de transport coûte l'équivalent de 5 % de son produit intérieur brut (PIB). Le projet de loi visant à restreindre les importations de voitures d'occasion et à interdire l'entrée aux véhicules de plus de cinq ans pourrait servir de source d'inspiration à d'autres pays du continent. L'Égypte a commencé à distribuer de l'essence sans plomb et l'Afrique du Sud a signé l'Accord des Nations Unies sur les émissions des véhicules à moteur.
En Afrique du Nord, en particulier dans les villes dotées de raffineries ou de centrales électriques fonctionnant au charbon, la concentration de dioxyde de soufre contenue dans l'air atteint souvent le double de la norme fixée par l'OMS. L'utilisation du bois comme combustible peut faire courir des risques sanitaires accrus aux femmes et aux enfants. En Tanzanie, par exemple, 75 % des enfants de moins de 5 ans sont décédés à la suite d'une infection respiratoire aiguë.
De nombreux pays se sont dotés de normes et règlements relatifs à la qualité de l'air et à la pollution. Toutefois, le manque de ressources ne leur permet pas de les appliquer effectivement. Des pays tels que l'Algérie, le Maroc et l'île Maurice se sont lancés dans la voie des sources d'énergie renouvelables (éolienne et solaire) et de la transformation de déchets en énergie.
Les riches régions côtières et marines du continent sont en danger, du fait de la pollution, de la surexploitation des ressources, de l'érosion et des impacts potentiels des changements climatiques. En effet, environ 38 % des écosystèmes côtiers tels que les mangroves et les récifs de corail se trouvent sous la menace des aménagements comme les ports et du développement des établissements humains qui s’accompagnent d'une augmentation des rejets de déchets. Quarante pour cent des mangroves du Nigeria, qui jouent un triple rôle de frayère, de protection contre l'érosion par les vagues et de fournisseur de matériaux de construction, avaient déjà disparu en 1980.
En Égypte, le barrage d'Assouan a tellement réduit la teneur en éléments nutritifs de l'eau que les prises de sardines dans le delta du Nil ont chuté, passant de 22,618 millions de tonnes en 1968 à moins de 13 500 millions à l'heure actuelle. La surexploitation des ressources halieutiques par les flottes de pêche locales et étrangères a provoqué une réduction des stocks.
Selon les prévisions, les dix prochaines années verront un déclin de l'offre dans toute l'Afrique, une conséquence du manque de ressources, telles que vedettes de patrouille, permettant de contrôler les activités des pêcheurs. Les poissons d'élevage ne seront probablement d'aucun secours car on peut s'attendre à ce que les pisciculteurs se concentrent sur les espèces qui rapportent, c'est-à-dire celles destinées à l'exportation vers des régions telles que l'Europe. En Afrique du Nord, les prises de poissons de mer ont cependant augmenté de 30 % depuis 1990, passant à environ 1,1 million de tonnes. Toutefois, l'environnement marin est en danger. Dans la mer Rouge, la pollution causée par l'attitude irresponsable des touristes, les rejets de déchets, ainsi que les fuites et autres déversements de pétrole provenant des bateaux est vue comme une grave menace.
En Afrique orientale, l'érosion des côtes provoque l'étouffement, par dépôt de sédiments, de divers habitats marins importants, dont les récifs coralliens, ce qui réduit leur valeur économique et touristique. Dans certaines régions d'Afrique de l'Ouest comme, par exemple, au Togo et au Bénin, elle emporte jusqu'à 30 mètres de côtes par an.
Le problème est aggravé par la dégradation de l'environnement dans les régions de l'intérieur, notamment la mauvaise utilisation des terres agricoles et l'élimination des arbres qui retiennent le sol en période de grandes pluies.
Dans les îles de l'océan Indien occidental, la pêche aux explosifs, les promenades à pied, la récente hausse de la température de la mer et la pêche illégale au filet abîment les récifs coralliens qui, pourtant, présentent un grand intérêt économique. À Maurice, les deux tiers de la population des côtes se débarrassent de leurs déchets en les jetant à la mer et, aux Comores, il n'existe même pas d'installation de traitement des eaux usées. De nombreux pays d'Afrique comme l'Égypte, la Gambie, le Ghana, le Kenya, l'île Maurice, le Nigeria et l'Afrique du Sud ont introduit des lois exigeant une évaluation de l'impact sur l'environnement préalablement à tout travail de construction.
Les programmes et plans d'action régionaux et sous-régionaux, tels que le Programme pour les mers régionales du PNUE, offrent le cadre nécessaire pour une gestion plus holistique des zones côtières du continent. Plusieurs conventions et accords importants, dont les Conventions de Nairobi, d'Abidjan et de Jeddah, ont pu être établis, mais on a désespérément besoin de personnel qualifié, fonds, matériel, recherches et suivis supplémentaires. De même, il faut absolument assurer l'application effective des règlements.
Le développement des sciences et de leurs applications, celui de la formation et de l'information, la supériorité démontrée des nouvelles techniques, la forte motivation à produire liée à l'exploitation familiale, contribuèrent à la croissance, d'abord lente, puis accélérée (dans la seconde moitié du XXe siècle) de la production agricole. Le passage de l'agriculture attelée traditionnelle à l'agriculture mécanisée constitue l'aspect le plus important du développement des forces productives à la fin du XIXe siècle. « Agriculture mécanisée » signifie une mécanisation systématique de toutes les opérations agricoles qui peuvent l'être. La motorisation de l'agriculture ne se généralisera que dans la seconde moitié du XXe siècle. La mécanisation et la croissance des rendements s'accompagneront d'une forte baisse de la population agricole (exode rural) et, en conséquence, d'une croissance remarquable de la productivité.
L'agriculture est une entreprise très complexe qui requiert de nombreux éléments, incluant un sol et une eau appropriés et une machinerie efficace pour labourer et planter les cultures, aussi bien que pour les moissonner et les transporter. Elle nécessite aussi le recours à des engrais pour supplémenter naturellement le sol en nutriments, à des antibiotiques pour prévenir les maladies animales et à des pesticides pour protéger les cultures contre les animaux, les insectes, les mauvaises herbes et de nombreux micro-organismes. Enfin, l'agriculture réclame aussi un capital pour financer toutes ces opérations, ainsi que des conditions climatiques favorables.
L'agriculture moderne repose sur l'emploi de machines pour améliorer le rendement des opérations et de produits chimiques synthétiques et naturels pour combattre les insectes nuisibles et les maladies, de même que pour améliorer la croissance des cultures. Cette technologie n'affecte pas seulement le développement des produits de la ferme mais peut avoir aussi, parfois, un impact non négligeable sur l'environnement. C'est pourquoi les agriculteurs ont une double responsabilité : d'abord fournir des produits agricoles avec des concentrations acceptables de produits chimiques présents en quantités strictement nécessaires et ce à un prix accessible, ensuite minimiser les dommages éventuels causés à l'environnement.
L'agriculture moderne est une nouvelle notion lancée parallèlement à l'apparition de la modernisation agricole. Il s'agit de transformer l'agriculture traditionnelle en la dotant d'équipements et de techniques avant-gardistes. L'agriculture moderne nécessite des techniques avancées, des équipements de haute performance et des agriculteurs qualifiés. « Un haut rendement, une excellente qualité, une grande rentabilité, un bon écosystème et la fiabilité symbolisent l'agriculture moderne », m’a déclaré un chercheur en agronomie. « Pour promouvoir la construction de la nouvelle campagne, il faut développer en priorité l'agriculture moderne», recommande-t-il.
La réunion de travail sur l'économie souligne qu'il faut considérer l'agriculture moderne comme un point d'appui pour promouvoir la construction de la nouvelle campagne socialiste. Il est à noter que dans le programme du 11e plan quinquennal promulgué début 2006, le chapitre intitulé « Le développement de l'agriculture moderne » considère «le développement de la productivité agricole comme une tâche primordiale de la construction de la nouvelle campagne socialiste».
Le mode de production agricole caractérisé par le repiquage manuel du riz et le labour traditionnel ne s'adapte plus à la construction de la nouvelle campagne. Pour développer l'agriculture moderne, il est important de la transformer et la doter de conditions matérielles et techniques modernes. En même temps, il faut élever la capacité d'accès à l'emploi et de création d'entreprises pour les paysans par des formations professionnelles et techniques.
Actuellement, la Chine se trouve à un stade transitoire entre l'agriculture traditionnelle et l'agriculture moderne, et elle rencontre encore des difficultés pour promouvoir l'agriculture moderne. Selon la réunion de travail sur l'économie, en 2007, en profitant de la croissance économique rapide et de l'augmentation des recettes financières, il est important de maintenir, de perfectionner et de renforcer les diverses mesures politiques en faveur de l'agriculture. Il faudrait donc augmenter les investissements dans les régions rurales et soutenir financièrement les agriculteurs comme c’est le cas dans l’Union Européenne, au Canada et aux Etats-Unis d’Amérique.
L’agriculture biologique peut-elle nourrir toute l’humanité ? En réalité, bon nombre de dirigeants de l’industrie agricole, de scientifiques spécialisés dans l’environnement et dans l’agriculture ainsi que d’experts agricoles internationaux pensent qu’une transition à grande échelle vers l’agriculture biologique permettrait non seulement d’augmenter l’approvisionnement alimentaire mondial mais serait peut-être même la seule manière d’éradiquer la famine.
Cela peut paraître surprenant. Après tout, les agriculteurs biologiques rejettent les pesticides, les engrais synthétiques et les autres outils devenus synonymes d’agriculture à haut-rendement. Au lieu de cela, ils dépendent de l’élevage pour avoir du fumier et doivent faire pousser des haricots, du trèfle ou d’autres légumes fixateurs d’azote et fabriquer du compost ou d’autres formes d’engrais qui ne peuvent être produits dans des usines chimiques mais qui doivent être cultivés - et qui consomment donc de la terre, de l’eau et d’autres ressources. (La production d’engrais chimiques nécessite elle des quantités importantes de pétrole.) Dans la mesure où les agriculteurs biologiques s’interdisent l’utilisation de pesticides synthétiques, on peut penser que leurs cultures sont dévorées par des hordes d’insectes, leurs fruits frappés par la pourriture brune des cabosses et leurs plantes étouffées par les mauvaises herbes. De plus, comme l’agriculture biologique nécessite une rotation des cultures pour aider à contrôler les parasites, on ne peut cultiver aussi souvent dans le même champ du blé du maïs ou tout autre produit.
En conséquence, nous dit-on, dans un monde dépendant de l’agriculture biologique, on devra cultiver plus de terres qu’aujourd’hui - même si cela signifie moins de pollution, moins d’animaux de ferme maltraités et moins de résidus cancérigènes dans nos légumes. « Nous n’allons pas nourrir 6 milliards d’êtres humains avec des engrais biologiques » a déclaré Norman BORLAUG, phytogénéticien et prix Nobel, lors d’une conférence en 2002. « Si nous essayons de le faire, nous abattrons la majorité de nos forêts et beaucoup de ces terres ne seront productives que sur une courte période. » Le chimiste de Cambridge John EMSLEY le dit de manière plus abrupte : « La plus grande catastrophe à laquelle la race humaine pourrait faire face durant ce siècle n’est pas le réchauffement planétaire mais une conversion planétaire à l’agriculture biologique - environ 2 milliards de personnes en mourraient ».
Ces dernières années, l’agriculture biologique a attiré une plus grande attention, pas seulement de la part des critiques qui craignent que son adoption à grande échelle ne conduise des milliards de personnes à la famine, mais aussi de la part des agriculteurs et des agences de développement qui pensent qu’une telle transition pourrait être bénéfique pour les populations affamées. Malheureusement à ce jour, personne n’avait cherché à établir par une analyse systématique si une transition généralisée vers l’agriculture biologique se heurterait au manque de nutriments et à une production insuffisante.
Parfois, lorsque les humains essayent de résoudre un problème, ils finissent par en créer un autre. L’approvisionnement alimentaire mondial est déjà soumis à une pression importante : plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim chaque jour, la population mondiale continue d’augmenter et un nombre croissant de gens dans les pays en voie de développement adoptent un régime plus occidental, plus riche en viande, qui nécessite plus de grain et d’eau par calorie que leurs régimes traditionnels. Une nouvelle source de tension potentielle se fait aujourd’hui sentir : les inquiétudes à propos des changements climatiques poussent de plus en plus de nations à s’intéresser à la conversion des cultures en biocarburants comme alternative aux combustibles fossiles. Cette transition peut-elle soustraire des terres à la production alimentaire et aggraver encore davantage le problème de la faim dans le monde ?
Pour plusieurs raisons, certains analystes affirment que non, ou du moins pas dans un futur proche. Premièrement, ils soulignent que presque 40% de la production céréalière mondiale sert à nourrir le bétail, pas les humains et que les prix mondiaux des céréales et des graines oléagineuses n’affectent pas toujours les prix de la nourriture pour les populations affamées qui ne participent de toute façon généralement pas aux marchés officiels.
Deuxièmement, du moins jusqu’à aujourd’hui, la famine a eu pour causes principales des revenus et une distribution inadéquate plutôt qu’une pénurie absolue de nourriture. De ce point de vue, une économie basée sur les biocarburants pourrait en réalité aider à réduire la pauvreté et donc la faim. Selon un rapport récent de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, une utilisation accrue des biocarburants pourrait permettre de diversifier les activités agricoles et forestières, d’attirer les investissements vers de nouvelles petites et moyennes entreprises et de les accroître dans la production agricole, augmentant ainsi les revenus des plus pauvres.
Troisièmement, dans l’avenir, les raffineries de biocarburants dépendront moins des cultures vivrières, et plus des déchets et des résidus organiques. Si l’on produit des biocarburants à partir de tiges de maïs, d’écorces de riz, de sciure de bois ou de papier usagé, il est peu probable que la production alimentaire en soit directement affectée. On peut également utiliser les herbes résistantes à la sécheresse, les arbres à croissance rapide et d’autres cultures énergétiques qui peuvent pousser sur des terres marginales inappropriées pour cultiver de la nourriture.
Néanmoins, avec une demande grandissante à la fois en nourriture et en carburant, le potentiel à long terme des biocarburants pourrait être limité par la priorité donnée à la production vivrière si l’on ne parvient pas à harmoniser les systèmes bioénergétiques et les systèmes alimentaires. Les évaluations les plus optimistes du potentiel à long terme des biocarburants présument que la production agricole continuera d’augmenter et que la population mondiale et la consommation de nourriture vont se stabiliser. Mais les hypothèses à propos de la population peuvent être fausses. Quant à la production, biologique ou autre, elle pourrait ne pas augmenter suffisamment si l’agriculture est menacée dans l’avenir par le déclin des nappes phréatiques ou une mauvaise gestion des sols.
En conclusion, la mécanisation de l’agriculture des pays du Tiers-monde paraît de plus en plus indispensable compte tenu de la demande grandissante en nourriture. L’agriculture biologique ne pourra répondre à la demande des continents africain et asiatique. Au contraire, elle risque de paupériser ces continents au détriment de peuples riches de la planète. Contrairement à son homologue biologique, l’agriculture transgénique pourrait avoir de l’avenir mais elle doit toutefois faire preuves de bon aloi avant que toutes dispositions utiles soient prises à son propos.
Le projet que les animateurs de l’ONGD ALPAD asbl ont mis en place devra servir de détonateur pour le lancement de la modernisation de l’agriculture africaine en particulier et tiers-mondiste en général grâce à la conjugaison de méthodologies agriculturales et des applications socio-culturelles caractérisant le projet. Lorsque ce projet atteindra ses objectifs, on constatera un réaménagement des milieux ruraux susceptibles de freiner l’exode rural, l’accroissement de la production agricole et industrielle, la transformation et la commercialisation des produits de la récolte, la relance d’activités des entreprises agricoles, l’aménagement des sources d’eau potable, la réhabilitations des routes de desserte agricole en vue de faciliter l’évacuation des produits agricoles, la création des centres de négoce et des coopératives agricoles, l’installation du système photovoltaïque dans des agglomérations dépourvues d’électricité et l’extension des zones de santé rurale afin d’intensifier les mesures de prévention sanitaire. C’est à ce moment que l’agriculture des pays tiers-mondiste sera reconnue « moderne ». C’est cette foi en l’avenir qui anime les responsables d’ALPAD asbl.
Je lance donc un vibrant appel aux multinationales, fabricants d’engins et matériels agricoles, aux chercheurs et laboratoires agro-industriels, aux décideurs de l’Union Européenne, aux gouvernants de pays du Tiers-monde, aux Fondations œuvrant pour le bien-être de l’humanité ainsi qu’aux hommes de bonne volonté de nous appuyer dans le cadre de la réalisation de ce projet humaniste.
dimanche 9 mars 2008
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